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On why the VAG needs to get dirty

pureandclean_webThe Vancouver Art Gallery (VAG) needs to get dirty. I don’t mean letting go of cleaning staff in a cost-cutting measure. I mean dirty in the good sense of the word: the stuff that gives us life, the stuff we stand on and build with, the messy and sexy stuff, the stuff of touch and smell, the stuff of humanity.

For me, Art is about sharing and exploring new knowledge, pursuing meaning. It is also necessary for personal and community health. It is not a coincidence that sterile environments are associated with ill health and oppressed communities.

From this stance the VAG stands out as an institution that perpetuates social inequities and an exaggerated commoditized value for art.

I recognize that it is a delicate balancing act for a contemporary public institution facing decreasing public funding and an increasing dependence on private and corporate funding—but the balance can change.

Firstly, admission to the VAG should be free and by donation at all times.

Having it free on Tuesday evenings and for children on Sunday is paradoxically stating an awareness of the inequity and yet, by these meagre offerings perpetuating it. On most days the VAG should be crawling with youth.

Second, the balance in programming needs to shift further to the local and the community.

Issues such as gender, emigration, displacement are at times addressed, but they are sanitized all too often by bringing works from other countries and artists co-opted by the art market.

The best engagement starts from the ground up. Involving the community in more of the programming might be unpredictable as far as outcomes, but it would start to bring the wall down.

Third, the focus on acquisitions and archiving should be decreased while the dissemination the already-accumulated wealth is augmented. This activity is a vestige of colonial days when museums reflected the wealth and power of the state. Acquiring more art to lay dormant in its vaults, no matter how well protected, is of no value to people in BC. Rather, lending out works and creating satellites within existing community galleries throughout the province should be a priority. On the dawn of 3D printing, the value of preserving most originals is becoming questionable.

Last, attempting neutrality is futile and misleading as all art is political at some level. The VAG should be a safe place for dialogue to occur. This may be more important today then ever before as the views opposite to the prevailing powers get insidiously submerged by capital and promises of growth and progress.

Shows that challenge and create controversy need their place. To date, resistance could be found on the outside steps of the Gallery. Will this too be lost in the new site?

The VAG has the potential to be a major player in reinstating art as a source of knowing and health in BC. It could stimulate and nurture the creative potential of all people.

But in order to do so, the VAG may have to abandon the traditional international vision of the monumental art gallery and start the process of becoming an example in getting beautifully dirty.

 

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Pierre Leichner is a Canadian artist who works in multiple media. Three-quarters of the way into his career as an academic and cinical psychiatrist, he began a career change into the arts. He is now a full time artist and teacher and travels internationally with his installations and to lecture.
©2014  Pierre Leichner

Bulletin ArtPsy #6 Décembre 2011

Je reviens du vernissage de mon show de la galerie Fresh A.I.R. (Artist in Recovery) à Columbus, Ohio.
(https://disabilitystudies.osu.edu/events/pierre-leichners-altered-books-project-fresh-air-gallery)
Cette galerie a le mandat de montrer les oeuvres se rapportant aux maladies mentales et aux addictions. La situation dans l’Ohio demeure difficile alors qu’une majorité de ses résidents sont sans assurance maladie.
Par ailleurs, lors de mes présentations, on m’a demandé souvent pourquoi mon changement de profession.

Dans ce dernier bulletin, je veux partager avec vous 3 suggestions.

Do the right thing! Now!
Cela m’a pris une trentaine d’année pour y arriver donc cela est plus facile à dire mais difficile à faire. Les systèmes dans lesquels nous travaillons nous habituent à penser d’une certaine façon. On arrive à accepter qu’il n’y a pas d’alternative ou encore de budgets suffisants, etc. En pratique cela peut se traduire par des pressions accrues pour voir plus de patients en moins de temps (« être plus performants »). Cela peut aussi provoquer des situations, où dans un système complexe et compartimenté, on en arrive qu’à ne produire des évaluations dans l’espoir d’aiguiller les « bons patients aux bons endroits », sans vraiment qu’il reste du temps pour les traiter ! De plus, la stigmatisation de nos patients et de nous comme soignants en santé mentale est encore répandue, et a besoin de nos efforts accrus et de nos voix confiantes.
Ma formation dans les beaux-arts m’as appris à voir plusieurs points de vue et à questionner tout système ou organisation qui ce veut dogmatique. Pour moi, lorsque j’étais en administration, cette appréciation m’aurait peut-être permis de refuser à faire partie de la fermeture de certains programmes en externes ou a l’inverse de l’ouverture de lits hospitaliers. Plus de courage et de croyances dans mes convictions m’auraient peut-être aidé.

On est de plus en plus soumis à des diktats sur la manière d’organiser son travail et sa vie personnelle pour mieux performer. Les médecins eux-mêmes agissent souvent comme s’ils étaient devenus de petites entreprises. Un essai qui peut être utile pour se confronter à cette réflexion est celui de Michel Perreault (www.michelperreault.com):

Je ne suis pas une compagnie! L’intrusion des valeurs corporatives dans notre intimité
Aux éditions Stanke (2011)

Partager ses connaissances.
« Knowledge is power. » Il m’arrive parfois encore d’hésiter à partager mes idées sur des projets avec mes collègues artistes. C’est peut-être relié à la crainte que cette idée leur apporterait le succès avant moi ! Heureusement, je me corrige. Au début de ma carrière, on m’avait enseigné à garder une double identité, particulièrement avec mes patients. Tout un discours intérieur se passe pendant les entrevues qui ne devaient pas être partagé. Heureusement, ma formation en pédagogie, les thérapies cognitives et mon implication avec des groupes de soutien ont agi de façon à me faire rapidement abandonner cette position. Comme artiste, je réagis encore une fois aux oeuvres obtuses présentées uniquement à un public informé. Pour moi les oeuvres les plus réussies peuvent engager les enfants autant que les adultes, ceux qui fréquentent les musées autant que ce qui ne suivent pas l’art contemporain. Bien qu’il y existe toujours une inégalité de pouvoir entre étudiant et professeur ou patient et docteur, le respect doit être mutuel et l’échange ouvert de l’information peut aider à diminuer ces inégalités.

Regarder, penser plus « entre » et « autour » que « par- dessus”
Ce qu’il y a de plus intéressant n’est pas nécessairement un événement en soi mais plutôt tout ce qui l’entoure. Ce n’est pas le hockey qui est le plus intéressant mais ce que le hockey fait aux gens. Beaucoup d’information se transmet par le langage du corps et par le ton de la voix. Que cela concerne la recherche ou le travail clinique, les questions et les observations les plus riches se posent autour des faits et des actions. La Revue Canadienne de Psychiatrie du mois de Septembre explore la médecine fondée sur des données probantes. Whithley et autres suggèrent le besoin de plus d’ouverture aux diverses sources de connaissances. À ce sujet je recommanderai aussi The User Illusion par Tor Norretranders Editions Viking.

Ma dernière installation TomatoesToo Go est une célébration de la force de la nature et de la beauté, même dans le grotesque, en mélangent le tout avec de l’humour comme antidote à la certitude.

Comme le philosophe Umberto Eco l’a écrit: “le diable est la foi sans sourire… pendant que la mission de ceux qui aiment l’humanité est de faire la vérité rire.”

Meilleurs voeux pour la nouvelle année!

ArtPsy #5

These newsletters were sent to psychiatry residents at the University of Montreal as part of my artist residency in that department.
Bulletin ArtPsy #5 Septembre 2011

Et voilà l’automne arrive comme d’habitude.
Ce mois-ci j’ai participé a un symposium sur l’art environnemental.
Et j’ai décidé de ne plus utiliser les mots Nature et Sauvage ou Feral
dans le contexte de notre planète.
Je crois que ces mots se sont vidés de leurs significations pendant le dernier siècle. Il n’y a plus d’espace, de lieux sur notre planète qui n’est pas touchée ou influencée par notre invasion même si cela n’est qu’à travers des polluants et des déchets.
Je pense aussi que ces mots établissent une fausse dichotomie qui date d’une époque romantique et qui continue dans la façon de voir tout ce qui est naturel même sauvage comme beau et tout fait part la main de l’homme comme moins bien.
En fait, je suis nature ou naturel, je suis sauvage, feral (j’aime manger la chair morte d’autres animaux) et je suis un envahisseur. Accepter ces mots descriptifs me force à prendre responsabilité dans ma relation avec mon environnement et à m’arrêter de dichotomiser les problèmes.
Bien sûr, je peux être plus ou moins sauvage, bon ou méchant, passif ou activiste, égoïste ou humble, etc. Mais tous mes gestes ont un impact sur mon environnement quotidien.
Et le mystère et la beauté de la planète se trouvent autant devant ma porte en ville, dans une conversation avec un patient que sur le pic d’une montagne ou le creux de la forêt.
Si ces idées vous intéressent, je vous invite à lire les articles de Gilles Clément dans son site.
http://www.gillesclement.com/
Ce mois-ci fut aussi l’ouverture du show Art I (s)Land sur Granville Island à Vancouver.
http://www.vancouverfringe.com/art-is-land/
J’ai aussi participé avec 7 autres artistes de notre collectif Art is Land Network
http://artislandnetwork.com/
Mon installation s’est appelé Connected . J’ai rejoint des arbres sur 2 pentes par des canaux de sables colorés. L’île de Granville étais un banc de sable avant qu’elle soit transformée en zones industrielles. Ces connections pourrait ressembler aussi des axons de neurones que seraient les arbres.

*Connected*
We all live in an enclosed garden.
All life is interconnected.
Each one of our actions has an effect, small or large, sooner or later within this garden.
As Gilles Clément wrote:
“Une feuille tombée au sol n’est pas une souillure, c’est une nourriture.”
“A leaf fallen to the ground is not garbage, it is food.”

En conclusion :
Je vous encourage tous à aller passer une agréable journée à St Hilaire du 12 au 16 octobre
(http://www.ville.mont-saint-hilaire.qc.ca/site/pages/Culture/Land-art.aspx)
pour voir les nouvelles créations des artistes de cette année
et de dire bonjour à Nicole Dextras de Vancouver et membre de notre collectif AILN.

ARTPsy #4

These newsletters were sent to psychiatry residents at the University of Montreal as part of my artist residency in that department.
Bulletin ArtPsy #4 Juillet, 2011

Bonjour

Le temps court rapidement depuis notre rencontre et notre DSM collage.
J espère que vous avez un bel été. Ici il ne semble pas encore être arriver.
Il fait plutôt frais ce qui n’est pas très bon pour mon installation Jardin biologique #9
Potager de résistance au Means of Production Gardens (http://moparrc.wordpress.com/annual-residency-garden-bed/).

Mon alter ego Dr Légumes, un chirurgien plastic pour légumes et fruits vient d’afficher
son épisode Humane Ratatouille sur You Tube (http://www.youtube.com/watch?v=n6SKV1GmmcU). La recette est bonne et sensitive

Cette semaine, j’ai participé aux activités de la Gallery Gachet dans le contexte de la semaine Mad Pride 2011. International Mad Pride Day a été créer en 1070 par des activistes psychiatriques. Le thème cette année a été Modes of Recovery.

Cela m’a fait réfléchir que ce mot ou même cette idée ne faisait pas de mon vocabulaire
professionnel quand j’ai été forme pendant les années 70. Est ce que cela était moins possible alors? Peut-être, car le système des services et de recherche de santé mentale des années 50 et 60 dépendait de l’idée que les personnes atteintes de maladies mentales graves ne pourraient jamais sent sortir avec ou sans médicaments. Cela n’ait que depuis une vingtaine d’années que l’on en entend parler plus en plus. Peut-être les mouvements d’entre aide et activistes et la recherché qualitative on eut leur part à jouer. Je crois qu’il n’y a pas encore assez de recherche dans ce domaine ainsi que sur l’effet placebo. On as de mal à donner de l’attention à des phénomènes qui nous rendrait superflus professionnellement.
Lors du mois de juillet, à deux reprises les comédiens du Stand up for Mental Health.
ont performer. Ils parlent et blaguent de leurs expériences avec courage, sagesse et humour.
Encore un phenomene inconnu pendant les années 50 a 90. Un sens d’humour au lieu d’une certaine honte ou discrétion aurait été considéré comme défense psychologique ou état d’hypomanie. Je vous encourage à regarder des segments sur vidéo.
(http://www.standupformentalhealth.com/videoclips.shtml)

Amicalement

Pierre Leichner

Artpsy Bulletin#3

These newsletters were sent to psychiatry residents at the University of Montreal as part of my artist residency in that department.
Bulletin ArtPsy #3 Mai 2011

The most beautiful experience we can have
is the mysterious. It is the fundamental emotion
that stands at the cradle of true art and science.
Albert Einstein, “What I Believe,” 1930.

Je pense qu’il y a la 2 mots très importants et négligé par la médecine contemporaine : Mysterious and Belief.
En tant que psychiatres nous travaillons avec le psyché qui est, et restera encore longtemps, un mystère. Le jour, s’il arrive, ou nous briserons ce mystère, nous serons transformé. En attendant nos connaissances sont largement des croyances qui évoluent avec le temps et notre technologie. Ceci n’est pas nihiliste, au contraire, cela est comme cela doit être, mais si on accepte le mystère et que nos connaissances sont surtout des croyances cela nous rends plus humbles.
Nous avons tous eu des expériences transcendantes de differents degrés. Pour certains cela peut être en écoutant de la musique, pour d’autres cela peut être pendant une randonnée dans la nature. Le phénomène de la transcendance est aussi important dans les arts. Il y a eu des périodes où cela était un des buts majeurs pour l’artiste. Ci-joint est un article que j’ai écrit sur ceci. J’essaie d’analyser ce phénomène par différentes perspectives et je suggère en conclusion que je croie qu’avec les nouvelles technologies et l’interconnectivité social qui augmente, nous sommes à l’aube de l’émergence d’un différent genre de conscience et d’une « altercendence » qui est mystérieuse pour le moment.
Bill Viola est un artiste americain qui explore cette experience.
Bill Viola – An Ocean Without a Shore

Ce mois-ci je vous invite à aller voir les œuvres dans les galeries du bâtiment Belgo qui sont ouvertes la plupart le Samedi. En particulier, je vous suggère celle de Matthieu Latulippe qui utilise l’humour souvent pour glisser dessous de nos défenses et nous confronter a l’absurdité de nos comportements et croyances.

Galerie Banca Rupta
Bien peu de choses en somme… #2
Mathieu Latulippe

Exposition du 30 avril au 28 mai 2011
Vernissage samedi 30 avril, 15 h 00
Belgo, 372 Sainte-Catherine Ouest, étage 4/4th floor

La Galerie Banca Rupta, en collaboration avec Circa -Centre d’Exposition Art Contemporain, est fier de présenter l’exposition Bien peu de choses en somme de Mathieu Latulippe. Se rapprochant en quelque sorte des “vanités”, cette installation propose divers éléments qui suggèrent tous, chacun à leur manière, la vanité des biens terrestres, des richesses et du pouvoir, ainsi que le caractère transitoire des choses et de la vie humaine. En plus de comporter plusieurs références à l’univers de la science-fiction et des romans d’anticipation, Bien peu de chose en somme s’intéresse à la conquête spatiale et terrestre, aux projets les plus ambitieux et aux constructions les plus folles, aux ruines et aux empires décadents, aux mystères et à l’invisible, aux jeux d’échelle et de hasard, aux casinos, aux déserts et à la soif.